Le lombricompost : miracle agroécologique!
Vous êtes à la recherche d’un amendement organique de sol, qui va à la fois rajouter à votre sol des bactéries bénéfiques, des nématodes, des champignons, des protozoaires, tout en augmentant la biodisponibilité de certains nutriments? Tout ça sans devoir exploser son budget avec des produits sophistiqués, conçus en laboratoires et très couteux ? Vous aimeriez aussi donner une deuxième vie à vos restes de tables, fruits et légumes périmés, épluchures et autres biodéchets tel que le carton, le papier, la sciure, ou encore les feuilles mortes, dans un circuit le plus court possible, sans odeurs et sans tracas ? Poursuivez votre lecture pour découvrir un procédé formidable, facile d’entretien, économique et hautement enrichissant au niveau de la fertilité et de la bio-résilience du sol : le lombricompostage ou vermicompostage. Fabriquer un lombricompost, une solution simple à mettre en place, que l’on peut garder aussi bien au potager que dans un appartement ou une salle de classe.
Quel espèce de vers utiliser dans un lombricompost ?
Bien qu’il existe une quantité impressionnante d’entre 3000 et 6000 espèces de vers différentes, selon les classements et les méthodes de les cataloguer et catégoriser, au niveau du composte, donc la transformation des matières organiques mortes, il y a généralement une quinzaine d’espèces qui nous intéressent.
La plus communément utilisée, et adaptée au climat nordique tout comme à beaucoup d’autres climats, c’est l’Eisenia Fetida. Il fait parti de la famille des annélides, puisque son corps est composé d’anneaux. Il respire par sa peau, il n’a donc pas d’organe spécifique à cet effet, et son corps entier constitue aussi son système digestif ; il peut consommer la moitié de son poids en nourriture chaque jour. Comme nous il possède des papilles gustatives et donc des préférences alimentaires. Toute la matière organique qu’il consomme se mélange aux enzymes présentes dans son système digestif. Il vas y ajouter, protozoaire, nématodes, vie bactérienne et fongique, avant de relâcher le tout par sa défection dans le hummus.
l’Eisenia Fetida ou « vers à fumier »
Quelle est l’utilité du lombricompost ?
Lorsqu’ils sont directement présents dans le sol du jardin ou de la forêt, ils améliorent la capacité du sol à respirer et emmagasiner l’eau, et ils facilitent la circulation des micro-organismes ainsi que les échanges de nutriments entre les différents acteurs de l’écosystème du sol, dans ses différentes couches.
Dans nos maisons ou jardins, il aura 2 principaux rôles :
- Nous débarrasser des déchets verts
- Produire un engrais
En tant qu’agent de transformation de la matière organique, il est démontré que le produit de son travail favorise l’attraction et la rétention des abeilles pollinisatrices plus tôt dans la saison et pour une plus longue période lors qu’il est donné comme engrais aux plantes.
Comment fabriquer un lombricompost ?
Il existe plusieurs méthodes ou types de lombricomposteurs, autant des modèles usinés de différentes tailles et niveau de raffinement et d’options – par exemple, des modèles à compartiments multiples qui facilitent la récoltent, des modèles qui s’intégrent dans le décor avec une esthétique qui ressemble à un meuble en bois ou autre, allant de 100 à 500 chf pour les modèles les plus luxueux.
Heureusement, il y a aussi plusieurs façons de fabriquer sois-même son dispositif, allant de CHF 5 à 30 pour des modèles de base, jusqu’à 60 à CHF 90 (90€) pour des modèles plus sophistiqués.
Matériel nécessaire pour fabriquer un lombricomposteur :
- Des bacs encastrables :
Nous verons par la suite, le nombre et les dimensions. - Un outil pour percer les trous d’aération :
Dans l’idéal une perceuse électrique pour travail rapide et simple, si c’est difficile d’accès pour vous, chauffer un clou ou une aiguille sur un poêle ou à l’aide d’un briquet peu aussi être une option de secours qui fera le travail, avec plus d’efforts et de patience. - Une bonne quantité de matière carbonée :
Pour chaque 250ml en volume de restes de tables – matière riche en azote – que vous fournissez à vos vers, il faut leur fournir le double de volume, en l’occurrence 500ml, en carbone ou matériel brun, provenant des arbres (carton, papier non-blanchi, sciure, broyat de branches, etc.)
Le lombricomposteur à bac fermé :
Parfait pour la maison, la moins couteuse (moins de CHF 10) des differntes options. Vous n’avez qu’à mettre la main sur un contenant en plastique ou préférablement deux de la même taille, d’environ 20 à 50L de volume, avec un couvercle. Percez des petits trous de 0.5-2mm sur le couvercle, sur les côtés, et dans le fond pour faire un petit drainage d’urgence. Si vous avez deux contenants, assurez vous qu’ils soient insérés l’un dans l’autre avant de percer les trous dans les côtés en simultané. Percez des trous seulement dans le fond de l’un des deux bacs, l’autre sert à récupérer l’excédant d’humidité. Vous pouvez aussi très bien vous contenter d’un seul contenant, et le déposer sur un plat de cuisson avec rebords en aluminium jetable, pour accueillir l’eau excédentaire. L’idée générale c’est qu’il soit opaque, suffisamment aéré, avec une capacité de drainer pour ne pas noyer les vers en cas d’excès d’eau.
Attention, sur ce modèle, vous ne pouvez pas récupérer l’excédent d’eau ou produire d’engrais liquide avec ce type de composteur.
vous devez donc être vigilant sur les quantités de matière à donner à vos vers. (et éviter de leur donner des restes de soupes…)
Le lobricomposteur à bac ouvert ou composteur à plateaux:
Un peu plus demandant en matériaux et travail, le composteur à bac ouvert a pour principes d’incorporer plus d’eau et de matière humide dans le but de créer un excédent qui va couler vers le dernier bac en amassant des nutriments et bactéries bénéfiques en passant à travers les bacs qui le précédent, ce qui aura pour résultat de créer un engrais liquide riche plusieurs fois par mois ou même par semaine. À noter que cet engrais liquide doit être utilisé dans les 2 à 48 heures suivant sa production, car les bactéries bénéfiques présentes dans le liquide peuvent rapidement mourir, et si le liquide reste trop longtemps inerte, sans oxygène, il peut même fermenter et produire des bactéries dangereuses pour vos vers.
Cependant, s’il est utilisé immédiatement, il a de nombreux avantages pour vos plantes, de balcon, au jardin ou autre, bien qu’il soit fortement recommandé de le diluer à 1 pour 10. L’autre avantage de ce type de composteur c’est que le contrôle de l’humidité est plus simple ; on sature d’eau et l’excédent, aussi appelé lixiviat, devient potentiellement de l’engrais liquide, on n’a pas autant à s’en préoccuper et à ajuster qu’avec un bac fermé -le premier type de bac -. Mais ATTENTION, ce liquide se conserve très difficilement. Ce type de composteur demande aussi à porter une attention particulière au fond du contenant/à l’avant dernier compartiment ou il y a le drain, parce-que la matière trop compacté et humide peu empêcher l’oxygène de circuler et créer des micro-climats acides et anaérobiques qui peuvent rendre le lixiviat dommageable/nuisible pour les plantes et pour l’homme, ou même dérégler l’ensemble du dispositif si le problème persiste
Si vous souhaitez faire un engrais liquide de qualité et à la demande, nous vous conseillons la methode suivante: le Thé de compost
Remplissez une vielle chaussette avec de la matiere solide prelevée dans le lombricompost, mélangez dans une bassine d’eau. Et pensez à diluer ce jus pour l’utiliser sur les plantes.
La tour à vers :
Un bac de lombricompost déposer directement dans un trou à même le sol, avec des trous de circulations dans le bas pour que les vers puissent se déplacer et propager les micro-organismes bénéfiques aux cultures et au sol autour de la « tour » permet de diffuser naturellement par rayonnement, de 2 à 3m de diamètre tout autour du dispositif. Le moins demandant en entretien de tout les types de lombricomposteurs, il est tout de même limité en termes de capacité à couvrir un espace, il est vulnérable aux prédateurs potentiels de l’écosystème local, ainsi qu’aux variations météorologiques aigus, sois dans les chaleurs extrêmes ou dans les froids sous zéro consécutifs. Il est important, pour les trous d’aération du haut du contenant, de coller une moustiquaire/filet très fin pour empêcher d’autres insectes de venir remplacer ou nuire aux vers, et de mettre un verrou ou poids lourd sur le couvercle pour empêcher un rongeur ou autre petit animal de venir se régaler des restes de tables destinés à vos lombrics.
Le lombricompostage direct :
Consiste à déposer des vers de terre propices à effectuer le travail de composter, en quantité plus ou moins appréciables, directement dans votre potager, jardin, verger ou dans un bac sur un balcon. Peut être utilisée en complément des autres méthodes, peu augmenter la rapidité de circulation de la vie micro et macro biologique au sein du sol. Favoriser l’aération et la porosité du sol, mais l’Eisenia Fetida qui a tendance à vivre en surface du sol, dans la litière, peut facilement devenir une proie aux différents oiseaux, rongeurs ou reptiles et ainsi, vous faire perdre votre investissement avec peu de bénéfices. Préférable d’utiliser cette méthode avec modération, dans une période et un environnement ou la litière est épaisse et volumineuse, pour leur donner plus d’endroits ou se cacher.
Comment se procurer les vers pour votre lombricompost ?
Vous pouvez vous-même aller trouver des zones de compostage agricole et tenter de les capturer un par un, bien que c’est une méthode lente et incertaine, voir ardue.
Vous pouvez aussi chercher des lombri/vermiculteurs ou fermiers qui font l’élevage des vers ou ont un lombricomposteur de taille commerciale ou industrielle qui pourrait vous en vendre ou vous en donner. Un lombriculteur dans le canton de Vaud qui a une expertise et qui vend et des lombricomposteurs clés en main, et le produit fini du lombricomposte, et les lombrics eux-mêmes, avec bientôt 30 ans d’expérience. Leur site https://lombritonus.ch/ (Gerber ETL Lombricompost).
Il existe aussi une plateforme de partage de vers gratuit fondée en France mais qui a maintenant des membres très actifs dans de nombreuses grandes villes du monde sur plusieurs continents. La plateforme https://plus2vers.com/fr/, gérée par l’association Les Boîtes Vertes basée à Rezéé, près de Nantes, vous permet de vous inscrire et de contacter directement des membres à l’aide d’une carte interactive pour leur demander un don de vers. Nous avons nous-mêmes utilisés cette plateforme fort conviviale pour garnir nos lombricomposteurs pédagogiques, et nous pouvons attester de l’efficacité de la plateforme et de la bienveillance ainsi que du sérieux des membres.
Conseils sur la façon de les nourrir
Plus de litière ou carbone, moins de restes de tables ou Azote
Il n’y a aucun risque ou effet négatif à fournir beaucoup de carton broyé ou déchiré, de sciure, de broyat de branches, ou tout autre matière carbonée sèche à vos vers.
Par contre les problèmes arrivent vite lorsqu’on donne plus de nourriture, dans le sens de restes de tables typiquement riche en Azote. Tout comme ils ne sont pas spécialistes dans la décomposition des protéines et/ou glucides. Pour prévenir les problèmes, dites-vous qu’on a toujours tendance à leurs donner trop de déchets de table. Et jamais assez de déchets secs cellulosiques.
Les vers consomment et transforment les restes à l’aide des bactéries qui participent à leur digestion.
Les restes de tables prennent généralement 3 à 7 jours pour avoir suffisamment été dégradés par les bactéries. A ce moment seulement, les vers se joignent de la partie.
Déplacer les étages
Par conséquent, la méthode idéale est de mettre les restes de table/déchets azotés dans une moitié du bac semaine 1, dans la deuxième semaine 2, et d’alterner, de sorte que la décomposition initiale qui dégage de la chaleur se passe dans une moitié du bac pendant que les vers consomment la matière organique déjà partiellement décomposée dans l’autre. Il faut TOUJOURS couvrir les déchets azotés d’au minimum leur volume, si ce n’est le double de leur volume, en carton broyé. De cette manière vous pourrez prévenir l’apparition d’indésirables tels que les mouches à fruit viennent qui viennent s’y délecter et pondre leurs œufs.
Après un déménagement
Les vers sont généralement assez perturbés et peut actif la première semaine suivant le déplacement dans un nouvel environnement : ça leur crée un état de choc, ils sont déstabilisés. Il est donc important de donner très peu, voire pas du tout de nourriture autre que la litière de carton.
Ce que mangent ou non les vers ?
J’aime
Comme pour tous les composts, plus ce que vous y mettez est varié, plus le produit fini sera de bonne qualité. Ainsi, la variété et la quantité des nutriments présents dans l’engrais biologique dépendra de la variété et la quantité de nutriments fournis à travers les restes de tables et autres aliments fournis aux vers.
Les vers raffolent en général des pelures de banane et de mangue, de la plupart des membres de la famille des cucurbitacées (concombre, courgette,etc.). Ils raffolent aussi des épluchures de carottes, salades, et des restants de melons.
J’aime pas
À l’inverse éviter strictement la famille des ails/oignon/ciboules/rhubarbe, agrumes de toute sortes et tomates, et en général, le moins de produits excessivement acide ou gras possible, et éviter tout produit d’origine animale pour éviter les complications et les odeurs. Essayez de maintenir un équilibre entre la matière azoté d’avantage fibreuse, salade, choux, cucurbitacées, et les restes de tables d’avantages sucrés/amidonnés comme les fruits ou les pommes de terre. Trop de sucre ou amidon peut potentiellement créer une fermentation ou un excédent d’acidité qui peut rapidement entraîner des complications.
La potion!
il y a un mélange solide qui les aide à gagner en volume et à favoriser leur reproduction, popularisé chez les éleveurs de vers, surnommé en anglais « worm chow » ou moulée pour vers, qui consiste d’environ 1/3 de coquille d’œuf broyée, 1/3 d’avoine biologique broyée, 1/3 de farine de maïs, idéalement biologique si possible.
Récolter le compost solide ?
Il existe deux méthodes principales pour récolter le compost de qualité que vous avez produit (sans récolter les vers avec…).
- La première et la plus simple, surtout pour les lombricomposteurs intérieurs à un seul bac, c’est celle du tamis de jardin. Prenez un sac poubelle ou autre contenant d’une taille suffisante, prenez un petit seau/une pelle, un tamis de jardin, tamisez votre compost pour en extraire les verts et les grosses particules non transformées par ceux-ci. C’est un peu long, et a un effet stressant sur les lombrics, qui peuvent prendre quelque jour pour s’en remettre. Essayez de conserver 5 à 15% du compost pour garder la vie bactérienne dans le composteur et réduire le choc pour les vers.
- La deuxième méthode consiste à utiliser leur aversion du soleil à notre avantage. Cette méthode est intéressante pour les installations extérieures ou de plus grand volume. La technique consiste à découvrir environ les deux tiers du bac de compost, et à ajouter de la nouvelle nourriture attirante pour eux dans le tier qui est encore couvert. Les deux tiers découverts est exposé au soleil, donc repoussant pour eux, éventuellement plus sec, l’autre côté est arrosé et contient de la nourriture, donc naturellement il va y avoir une migration vers cette extrémité du contenant. Méthode plus rapide, moins demandant en temps, surtout sur des gros volumes, mais demande un accès stable au soleil et un espace extérieur sécurisé pour procéder. Et vous ne pourrez pas récupérer 90% de votre composte fini ni retirer 90% des lombrics de la partie que vous récupérer.
Rappel: Bien que le compost issu des vers soit un des meilleurs engrais, il obeit aux lois de la physique. N’imaginez pas pouvoir nourir 200m2 avec quelques grammes de ce produit. Comptez une piogné de compost par plante pour obtenir des résultats significatifs.
L’aération : un facteur clé
Les trous d’aérations, non-seulement sur le couvercle, mais sur les côtés du bac ou de chaque compartiment du bac, réduit grandement les risques de complications liés au développement de bactéries anaérobiques. De la même façon, débuter son bac avec une grande quantité de litière sous forme de carton le plus finement déchiqueté, et constamment rajouter 2 fois le volume de cette dite litière pour chaque volume de restes de table.
« Touillez » régulièrement avec une petite fourche pour « brasser » le fond du composte et décompacter le compost et homogénéiser l’humidité à travers tout le bac. Cela favorisera le développement des bactéries saines et donc la décomposition rapide des déchets en compost.
Si le compost a une odeur assez plaisante de bois/champignon/terre, sans aucune amertume, la plupart du temps c’est signe que votre compost est en aérobie et donc un bon compost. Si à l’inverse, il y a une odeur de vinaigre ou de souffre, généralement, c’est un signal d’alerte ; toute odeur désagréable est presque systématiquement un signe majeur que quelque chose cloche et qu’il faut investiguer et ajuster au plus vite.
Le thé de compost, et le lixiviat, sont DEUX CHOSES différentes !
Le thé des vers ou thé de lombricompost, c’est lorsqu’on prépare un engrais liquide à partir du compost solide fini et stable provenant du lombricompost. On extrait le jus à l’aide d’un sac de toile similaire à un sachet de thé mais plus grand format. On peut y ajouter de la mélasse et/ou de la poudre d’algue pour nourrir les bactéries que l’on souhaite inoculer et voir proliférer, et d’une pompe à aquarium pour garder le « thé » oxygéné, pendant 12 à 48h. Ce jus doit idéalement être utilisé rapidement pour maximiser ces bénéfices (1 à 2h après l’arrêt de la pompe, le plus rapidement le mieux).
Le Lixiviat, ou excédent liquide, c’est le liquide qui se ramasse généralement dans le dernier bac, au fond du système à plusieurs bacs superposés, c’est l’excédent d’humidité du lombricomposteur qui est acheminé par la gravité vers le bas du récipient/système. Cet excédent peut être bénéfique selon certaines précautions, mais il comporte aussi des risques. (Perso, nous n’utilisons pas le lixiviat)
Utiliser le lixiviat en minimisant les risques
Le lixiviat, selon ses défenseurs, est très riches en macro et micro-nutriments et peut donner des bons résultats sur différentes plantes. Même s’il comporte plusieurs risques, en suivant les précautions suivantes, on peut minimiser ces dits risques et obtenir des bénéfices plus ou moins appréciables la plupart du temps.
Le diluer au minimum à un ratio de 1 :20 eau/lixiviat, par exemple 100ml de lixiviat pour 2L d’eau. Avant de mélanger, bien vérifier qu’il n’y ait pas d’odeur désagréable/acide ou qu’il n’y ait pas de substance visqueuse/similaire à du mucus dans l’arrosoir. Ne conservez pas le lixiviat! .
Nettoyer régulièrement les trous de drainage en les passant à l’eau ou avec une aiguille, par exemple. Le but étant d’éviter que le liquide soit contaminé par des bactéries anaérobiques s’accumulant autour d’un drain partiellement ou majoritairement obstrué.
Si vous souhaitez l’utiliser, collectez l’excédent liquide de manière fréquente, au minimum deux, idéalement trois fois par semaine. Encore une fois, le but étant de minimiser les risques de prolifération des bactéries anaérobiques.
Percer des trous d’aérations dans les parois latérales, dans le haut de celles-ci, du bac qui contient l’excédent liquide, pour favoriser une oxygénation de celui-ci, dans le même but que les mesures précédentes.
Si vous avez l’équipement, le temps et l’expertise nécessaire, vous pouvez effectuer un thé de composte à partir de ce liquide en le diluant, en fournissant de la nourriture pour les bactéries et en le gardant oxygéné par une pompe ou roche à air ou autre mécanisme.
Le matériel : au-delà de la base, ce qui est fort utile
Pour séparer l’amendement résultant de vos biodéchets, un tamis de jardin fait bien l’affaire.
Pour réguler le PH de la matière organique et prévenir des excès d’acidité, Un désacidifiant, généralement riche en calcium – pour faire remonter un ph trop acide – notamment, des coquilles d’œufs broyées ou des coquilles d’huitres broyées, ou encore de la chaux dolomitique (ce dernier à utiliser avec BEAUCOUP de modération, en dernier recours, dans des cas sévères, lorsqu’il vous est impossible de trouver les deux premiers)
Dans le même ordre d’idée, pour évaluer avec précision l’état de la matière organique en décomposition dans votre lombricomposteur, un outil indicateur de PH, d’humidité et de température du sol, que l’on peut utiliser dans le bac pour prendre des mesures et s’assurer que ça reste dans les paramètres convenables : l’humidité de 62 à 80%, la température de 12 à 22 degrés Celsius, et le ph de 6.8 à 7.2, le plus proche du neutre possible, sont les conditions idéales pour optimiser le rendement et la santé de vos lombrics.
5 Conseils pour éviter les problèmes dans son lombricompost
- Premièrement, l’aération manuelle du composteur, c’est-à-dire, décompacter à la main ou avec un petit râteau, les agglomérations grumeaux trop massif dans le bac.
- Retirer les aliments que les lombrics ont refusés de manger après un certain temps (plus ou moins 3 semaines).
- Bien veiller à aller décompacter les coins inférieurs du bac car c’est généralement là où ça s’agglomère et ou ça peut créer à moyen terme un manque d’oxygène.
- Il faut aussi brasser la matière en ramenant le bas vers le haut et vice versa, technique du retournement, tout en prenant soin de garder les restes de table couvert par du carbone. À faire environ 1 fois par semaine. Cela favorise la circulation et d’air et l’homogénéisation de l’humidité à travers tout le dispositif.
- Tenir compte du contenu en eau de ce que l’on introduit comme déchets ménagers dans le lombricomposteur. Si un bac est relativement sec, mais que vous introduisez un concombre entier et 3 morceaux de melon, par exemple, il est fort probable que ces aliments à eux seul suffisent à réhydrater le bac. Ajouter de l’eau en même temps peut créer un excès d’eau qui nuit à la santé de vos lombrics. À l’inverse, si vous n’avez que des restes de tables/aliments riche en eau à leur fournir, et que le composte est déjà assez humide, pensez également à rajouter une quantité supplémentaire de carbone sec pour compenser l’ajout d’humidité.
Solutions aux problèmes les plus courants
La plupart des problèmes courants, par exemple les mouches à fruit ou mouche soldates noires, ou encore les mites rouges qui s’infiltrent, sont liés à un surplus d’humidité et/ou d’acidité. Arrêtez de les nourrir une semaine ou deux, rajouter le désacidifiant à base de calcium, rajouter beaucoup de carbone sec et éviter d’arroser ou humidifier. Ce procédé devrait résoudre un bon pourcentage des problèmes potentiels. S’il y a des fourmis, c’est souvent pour les mêmes raisons, exceptés que les fourmis survivent mieux et sont d’avantage attirées par les endroits secs et par les végétaux riches en glucides simultanément. Retirez tout reste de fruit et humidifiez davantage. Dans le cas des moucherons, en plus du procédé cité plus-haut, vous pouvez déposer un petit bocal avec du vinaigre de pomme sur le dessus de votre bac, qui agira comme un piège naturel pour celles-ci.
En conclusion
Le lombricompostage, méthode unique de valoriser ses déchets organiques pour bonifier le terreau et le humus de sa culture en sol ou même en pot, sur son balcon. C’est une méthode de choix pour produire un engrais naturel à faibles coûts tout étant une façon de Low-tech. Dans l’idée de se rapprocher de l’idéal zéro déchet, la première étape est de réduire le volume de déchets alimentaires de manière significative. C’est un art et une pratique vaste et diversifiée dont il serait difficile de couvrir tous les aspects dans un seul article.
À l’aide de cet ensemble de connaissances théoriques et pratiques, cumul de recherches et d’expériences transmises par les lombriculteurs, vous possédez désormais tout le savoir nécessaire pour démarrer et faire bénéficier à vos plantes, où qu’elles soient, de cet amendement fantastique qu’est le lombricompost.
La pratique du lombricompostage permet beaucoup d’erreurs et de marge de manœuvre, ne soyez pas intimidés ou découragés par toute cette information, alors nous vous encourageons à vous lancer et expérimenter ; vos plantes vous en remercieront assez rapidement !
Pour aller plus loin sur le sujet du lombricompost
Pour les sources en Anglais, utilisez Google trad (sélectionnez une phrase, clic droit=> traduire => traduire tout le texte)
Étude scientifique (en anglais) sur les avantages du lombricompost pour les abeilles polinisatrices : https://www.hindawi.com/journals/psyche/2012/581458/
Documentaire/Tuto vidéo sur le lombricompost(français) : https://www.youtube.com/watch?v=8x2bSWQYh4g
Sur le taux d’humidité idéal dans un lombricompost : https://link.springer.com/article/10.1007/BF00260595
Format plus détaillé par L’expert Français du ver de terre Marcel Bouchet (vidéo Français) :
https://www.youtube.com/watch?v=wuuOhl606dA&list=PLoeixEdGHN473u-JalAbjaa09tCANRcos&index=4&t=3805s
Vidéo courte imagé VOSTFR sur la réduction des déchets :
https://www.youtube.com/watch?v=V8miLevRI_o
Étude sur la contribution des lombrics à la production mondiale des cultures agricoles :
https://www.nature.com/articles/s41467-023-41286-7
Premier article écrit par Vincent Desrochers, qui fait son stage chez nous en vu de son entrée à l’HEPIA. Bravo à lui pour son travail de recherche précis !